Saigon

Projet de recherche et de film documentaire réalisé par Emilie CREMIN

Post-doctorante

Géographe, cartographe, réalisatrice de documentaires scientifiques

Projet dirigé par Olivier TESSIER, Maitre de Conférence EFEO

École française d’Extrême-Orient – Viện Viễn  Đông Bác Cổ Pháp

Antenne à Hồ Chí Minhville

Introduction

Le projet de recherche que je porte consiste à étudier et à réaliser un film documentaire sur la gouvernance des ressources en eau au sein d’un nouvel ensemble hydraulique installé dans le bassinĐồng Nai – Sài Gònau sud du Vietnam à proximité d’Hồ Chí Minhville. Il s’agit d’observer les effets du programme Phước Hòa[1]qui combinedes investissements pour la construction d’équipements hydrauliques, un accompagnement technique et institutionnel, etle renforcement des capacités des acteurs pour améliorer les modes de gouvernance de l’eau. L’enjeu centralde ce programme est de promouvoir « une gestion optimale de la ressource » afin de garantir une distribution d’eau suffisante dans de nouvelles zones irriguées créées. Ils’agit donc de satisfaire des besoins domestiques et industriels en constante augmentation en préservantles écosystèmes, en prévenant les risques de crues et d’inondations, en luttant enfin contre l’intrusion des eaux saumâtres et la salinisationdes sols.

En menant cette recherche, je rejoindrai l’équipe pluridisciplinaire de sociologues, de géographes, d’anthropologues et d’historiens français et vietnamiens, dirigée par Olivier Tessier, maitre de conférences à l’École française d’Extrême-Orient (antenne d’Hồ Chí Minh ville). Le groupe de groupe de travail se consacre à l’étude de l’impact social et environnemental de l’aménagement de deux nouveaux périmètres irrigués (« Projet d’utilisation des ressources en eau de Phước Hòa ») et de la mise en place du programme de développement social en milieu rural OSDP (On‐farm Social Development Programs)piloté par l’Agence Française de Développement (AFD) pour accompagner la mise en eau et de la gestion effective des réseaux d’irrigation.

Je contribuerai au projet par une étude de terrain sur les impacts sociaux et environnementaux, mais surtout sur la gouvernance des ressources en eau. L’investigation géographique et socio-anthropologique donnera lieu à la réalisation d’un film documentaire qui sera employé comme un outil et un moyen pour restituer le résultat de mon enquête portant sur ce grand projet d’aménagement hydraulique d’ampleur régionale.

I – Aperçu du projet de gestion des ressources en eau de Phước Hòa

En 2003, le ministère vietnamien de l’Agriculture et du développement rural (MARD), l’Agence française de Développement (AFD) et la Banque asiatique de développement (BAsD) se sont engagés à financer le projet Phước Hòa.

Il s’agit d’un ambitieux projet de gestion intégrée des ressources en eau (agricoles, domestiques et industrielles) qui combine investissements dans la construction d’ouvrages hydrauliques, accompagnement technique et institutionnel, et renforcement des capacités des acteurs pour y améliorer les modes de gestion de l’eau.

L’enjeu central du projet Phước Hòa est de promouvoir une gestion optimale et durable de la ressource dans le bassin Đồng Nai – Sài Gòn afin de garantir une distribution d’eau suffisante dans de nouvelles zones irriguées afin de satisfaire des besoins domestiques et industriels en constante augmentation.

Les infrastructures lourdes du périmètre irrigué ont été installées de 2006 à 2011 (Phase I du projet), tandis que la seconde phase (phase II) du projet relatif à l’appui institutionnel pour une meilleure gouvernance de l’eau est toujours en cours d’accomplissement.

En plus des études des effets socio‐économiques et environnementaux générés par la construction de ces infrastructures de grande ampleur, l’AFD a alloué des fonds spécifiques qui ont permis de mettre en place un programme OSDP (Onfarm Social Development Programs) pour, d’une part, indemniser et reloger les foyers affectés par le projet et, d’autre part, créer et accompagner les groupes d’usagers de l’eau (GUE) qui seront chargés de la gestion de l’eau d’irrigation à l’échelle locale.

Le développement d’une approche participative, pour accroître la responsabilisation et favoriser une gestion efficace de l’eau, est désormais exigée dans tous les nouveaux projets d’infrastructures hydroagricoles au Vietnam. La Gestion Participative de l’Irrigation[2]doit accompagner la construction, la gestion et l’entretien des canaux. Cette participation implique l’organisation efficiente de groupes d’usagers autour des canaux tertiaires et leur appui dans la mise en valeur de ces aménagements, notamment par la construction et la gestion de la trame des canaux quaternaires qui délivre l’eau jusqu’aux champs. Les canaux primaires et secondaires restent sous le commandement des autorités territoriales gouvernant le bassin versant.

Enfin, la responsabilité de la gestion des systèmes d’irrigation à l’intérieur des exploitations agricoles est également clairement confiée aux usagers de l’eau[3].

II – Le programme de recherche dans lequel s’insère mon projet de recherche et de  film documentaire

Mon projet de recherche et de réalisation d’un film documentaire s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche interdisciplinaire codirigé par l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) et l’Agence Française pour le développement (AFD) : « Gouvernance locale – Projet de gestion des ressources en eau de Phước Hòa. Relations entre les acteurs locaux impliqués dans la gestion de la ressource ». Ce programme s’est fixé trois objectifs complémentaires.

1erobjectif : Recherche académique en sciences sociales :

– Étudier les savoirs locaux et les pratiques relatives aux usages de l’eau qui avaient cours antérieurement au fonctionnement des deux grands périmètres irrigués étudiés ;

– Définir l’organigramme des acteurs publics et privés impliqués dans la gestion de l’eau depuis le niveau central, l’entreprise d’État Dầu Tiếng Irrigation Management Company, jusqu’aux usagers ;

– Décrire l’évolution de la situation socio-économique régionale depuis la conception du projet (2003). En effet, depuis une dizaine d’années, la région connaît des changements rapides d’affectation du foncier agricole lié notamment au développement de l’hévéaculture, à l’industrialisation et à la rurbanisation.

– Gouvernance locale de l’eau sur les périmètres irrigués de Tân Biên et Đức Hòa : étude des modalités de création et fonctionnement des groupes d’usagers de l’eau (GUE) et des éventuelles distorsions entre le modèle standard défini pas l’État et les bailleurs de fonds internationaux, d’un côté, les modèles empiriques et pragmatiques observés sur le terrain, de l’autre.

2èmeobjectif : Recherche opérationnelle :

Logiquement, au-delà de sa dimension scientifique, l’objectif opérationnel de ce projet est d’apporter de nouveaux éléments de compréhension et d’analyse permettant aux pouvoirs publics et aux bailleurs de fonds internationaux d’adapter au mieux leurs interventions en tenant compte de l’évolution du contexte social, culturel et économique local. Il s’agit de proposer des modes de gouvernance qui soient réalistes, compatibles avec l’organisation technique et politico-administrative en place et suffisamment souples pour s’adapter aux transformations socio-économiques rapides que connaît la région.

3èmeobjectif : Formation à la recherche sur le terrain

Pour réaliser ces recherches, une équipe interdisciplinaire élargie à des étudiants-chercheurs français et vietnamiens (niveaux master II, doctorat et post-doctorat) s’est formée autour des chercheurs de l’EFEO et de l’Institut des Sciences Sociales du Sud Vietnam (SISS).

III – Contribution au programme de recherche

En rejoignant l’équipe de l’EFEO/AFD à Ho Chi Minhville, je souhaite contribuer au programme de recherche en apportant un regard de géographe s’intéressant aux nouvelles formes de gestion de l’eau et d’aménagement du territoire. La mise en œuvre de la participation citoyenne, ici organisée au sein des groupes d’usagers de l’eau (GUE), est une initiative innovante, tout particulièrement dans le contexte du Vietnam contemporain.

Alors que l’aménagement des périmètres irrigués a d’importants impacts sociaux et environnementaux, il s’agira d’analyser la mise en œuvre de la participation des usagers de l’eau dans la gestion des périmètres irrigués de Tân Biên et Đức Hòa,récemment construits (2003-2011). Mon observation externe permettra de donner un point de vue critique et distancié sur la gouvernance de ce projet de développement.

La participation citoyenne des usagers est de plus en plus encouragée par les institutions internationales et les bailleurs pour favoriser une gestion plus durable des ressources (Berry & Mollard. 2010).

Néanmoins, cette démarche « bien intentionnée » n’est-elle pas devenue un nouvel impératif exigé des communautés paysannes ? (cf. Blondiaux & Sintomer. 2009 ; Mosse, 2001 ; Dewan, Buisson & Mukherji, 2014 ; Neef. A. 2009). Comment les communautés s’approprient-elles ces nouvelles formes de gestion de l’eau ? Comment se transforment les structures paysannes traditionnelles face à ces initiatives ?

Le principe de participation est mis en exergue dans les réformes institutionnelles qu’ont connu les pays en développement sous régime d’aide, depuis les années 1980, mais son opérationnalisation s’avère complexe dans un contexte de décentralisation qui va de pair avec de nouvelles relations entre acteurs (Bied-Charreton M. et al. 2006, Baron & Bonnassieux, 2013 ; Richard-Ferroudji, 2011).

Tout d’abord, il s’agira d’observer les transformations qu’impliquent l’installation de nouvelles infrastructures hydrauliques sur les modes de production. L’étude de l’adaptation des pratiques agricoles des communautés paysannes sera donc un aspect important de ma recherche. Elle permettra aussi de montrer l’évolution agro-écologique du paysage dans le bassin versant Đồng Nai – Sài Gòn. En effet, les deux provinces de Tây Ninh et Long An connaissent depuis une dizaine d’années une évolution socio‐économique rapide. Le boom de l’hévéaculture, le développement de zones industrielles et de la rurbanisation conduisent à des mutations importantes du foncier agricole.

Ensuite, je m’intéresserai aux effets de ces nouvelles infrastructures hydrauliques sur les formes d’organisation sociale. Les relations entre les différents acteurs impliqués dans la gestion de ces infrastructures hydrauliques du niveau de l’Etat central jusqu’au niveau local des groupes d’usagers de l’eau (GUE) en sont les éléments constitutifs. Pour le comprendre, je propose de mener une réflexion sur les déterminants d’une « bonne gouvernance » ; comprendre les enjeux sous un angle multi-scalaire, c’est-à-dire du niveau central (gestion par l’Etat en relation avec les bailleurs de fonds internationaux), au niveau méso (provinces, districts) et enfin au niveau local (Groupes d’Usagers de l’Eau). Il s’agira ensuite de caractériser les différents groupes d’acteurs impliqués dans le territoire du projet. Enfin, on pourra identifier les causes des conflits entre acteurs et usagers de l’eau et définir les obstacles à la mise en place des structures de gouvernance.

Enfin, j’observerai la mise en place de la participation au travers des groupes d’usagers de l’eau (GUE) dans le bassin Đồng Nai – Sài Gòn. Prenant en compte les relations entre les autorités et les usagers, j’accorderai une attention particulière aux perceptions, les expériences et la participation des habitants dans la mise en place du projet, à leurs stratégies d’adaptation agricoles face aux changements environnementaux et aux modes de gestion des réseaux irrigués. J’espère ainsi apporter de nouveaux éléments qui permettent aux autorités locales et aux bailleurs de fonds de mieux adapter leurs interventions au contexte local et de contribuer à faire tendre la gouvernance locale vers des mécanismes de développement plus durables et plus inclusifs.

IV- Cadre théorique

D’après la littérature à ce sujet, la participation des usagers pourrait permettre d’améliorer la gestion par des prises de décisions de meilleure qualité, mieux acceptées par les acteurs et enfin un apport de capital social aux participants permettront de résoudre plus facilement les problèmes et les conflits entre les acteurs. Certains vont même jusqu’à suggérer que la participation permettrait de favoriser une transition sociale et écologique. L’enquête de terrain vise ainsi à évaluer dans quelle mesure ces principes se vérifient (Von Korff & al. 2012).

Alors que la notion de gouvernance est employée par les institutions internationales dans sa forme normative, mon approche vise à décrire la gouvernance sous sa forme non normative. Comme le suggère Jean-Pierre Olivier de Sardan (2007), on ne peut pas complètement dissocier les problèmes de gestion des problèmes de pouvoir même si la gestion est un domaine semi-autonome. Quelles que soient les formes de pouvoir, ils impliquent des formes de gestion particulières. Il faut considérer qu’au niveau local coexistent souvent plusieurs formes de pouvoir (Olivier de Sardan, 2007). Ainsi, lorsqu’un nouveau système politique se met en place pour réformer les formes du pouvoir local, les formes nouvelles se superposent aux formes antérieures. On aboutit à un empilement des formes de pouvoir. C’est ainsi que l’on pourra suivre les transformations des pouvoirs locaux, tout en prenant en compte les rapports avec l’Etat central et régional.

V- La réalisation d’un film documentaire scientifique

L’outil cinématographique constituera la base de mon carnet de terrain. Il sera utilisé pour recueillir les témoignages des usagers, des gestionnaires et pour ensuite réaliser un film documentaire.

Le film composé d’entretiens filmés, de scènes de la vie quotidienne, de photos et de cartes se propose de décrire les moyens humains et matériels mobilisés pour la gouvernance des ressources en eau dans le bassin Đồng Nai – Sài Gòn en retraçant, tout d’abord, le cheminement de l’eau depuis le réservoir de Dầu Tiếng jusqu’aux usagers, pour se concentrer ensuite sur les modalités de la gestion locale et les usages de l’eau dans les périmètres irrigués de Đức Hòa et Tân Bien. Il s’agit en d’autres termes, de décrire les évolutions de l’espace naturel pour y resituer les dynamiques internes à l’espace social considéré.

L’originalité de ce projet de film documentaire scientifique tient au fait qu’il permettra de restituer visuellement et de façon dynamique 3 étapes clés des débuts du fonctionnement des 2 périmètres irrigués :

  • L’établissement des réseaux quaternaires constitue une étape essentielle puisqu’elle conditionne la possibilité d’irriguer la totalité des terres potentiellement irrigables (en l’absence de réseaux quaternaires, seules 50 % des superficies irriguées prévues dans le design sont irrigables).
  • Pour être efficient, le tracé de chacun des canaux quaternaires devra être fixé par les usagers rattachés à un même canal. Si bien que les propriétaires des parcelles éloignées des canaux tertiaires vont devoir persuader les propriétaires des parcelles situés en amont de laisser passer le canal quaternaire et donc de céder une frange de leur terre soit gracieusement soit après compensation.
  • Une fois que ce premier compromis sera trouvé, un second devra l’être sur la réalisation du canal en termes de travail demandé et de choix des matériaux de construction (terre, béton, tuyau PVC).

Nous proposons de documenter ce processus de négociation sur 2 à 3 canaux en suivant les collectifs d’agriculteurs qui seront rattachés à chacun d’entre eux. Le seul périmètre de Tân Bien détient 516 sorties raccordées aux champs et donc autant de cycles de négociation potentiels.

Réalisé en saison sèche 2017, le documentaire montrera la diversité des usages de l’eau et des pratiques d’irrigation en fonction, d’une part, des cultures pratiquées et, d’autre part, du niveau de desserte en eau (volume, régularité) qui varie selon la localisation des parcelles dans le périmètre (zone haute vsbasse) et leur éloignement des canaux secondaires et tertiaires. En cela, il constituera un témoignage des stratégies d’utilisation de la ressource, du niveau de satisfaction des usagers et servira ainsi de point de référence pour évaluer l’évolution de la situation de l’irrigation dans les années à venir.

Dans ce contexte, il va s’attacher à présenter la diversité des modalités de gestion au sein d’un même périmètre et entre les 2 périmètres. D’ores et déjà, il est possible qu’un changement important se produise sur le périmètre de Tân Biên. Les services techniques de la province de Tây Ninh (DARD, compagnie hydraulique) et le Comité de gestion du projet ont en effet annoncé lors d’une réunion (28 septembre 2016) qu’ils souhaitaient changer le modèle promu par l’OSDP II. Les débats autour de la mise en œuvre de la participation entre les partenaires du projet sera donc riche au cours du prochain semestre.

VI- Intérêts des recherches pour les acteurs impliqués

Pour les autorités des provinces et districts ainsi que pour les services techniques déconcentrés de l’Etat, l’intérêt évident de ce travaille sera de saisir les réalités du fonctionnement effectif des réseaux d’irrigation et d’observer les modalités empiriques de gestion locale de l’eau. Il leur permettra également d’avoir accès à une large palette d’opinions sur l’impact social et économique de la création des deux périmètres, sur le niveau de satisfaction et les attentes des usagers. C’est en cela faire état d’un premier niveau de la participation des acteurs.

Les bailleurs de fonds auront la possibilité de visualiser au travers du documentaire l’impact du projet Phước Hòa, d’évaluer la pertinence de leurs modèles d’intervention et, si nécessaire, de les faire évoluer pour les adapter aux réalités de terrain.

Pour leur part, les usagers pourront se faire une idée du fonctionnement global du système et de la complexité de l’acheminement de l’eau depuis le réservoir de Dầu Tiếng jusqu’à leurs parcelles, et prendre finalement conscience des arbitrages indispensables qu’exigent une répartition équitable de la ressource pour tenter de répondre aux besoins des différents usages et utilisateurs (eau agricole, usages domestique et industriels).

D’un point de vue scientifique, l’usage de ce média servira à documenter les entretiens à la manière d’un carnet de terrain. Une fois monté, le film permettra à l’équipe de recherche de mieux comprendre la nature des enjeux sociaux, économiques et politiques que cristallise la gouvernance de l’eau étudiée aux différentes échelles d’implication. Il constituera également un outil de restitution des résultats de recherche plus accessible que les productions académiques classiques (article scientifique, ouvrages, conférences) et permettra ainsi de toucher un public plus large que celui des seuls spécialistes de la discipline et/ou du sujet.

En posant un regard croisé et multi-scalaire sur la façon dont sont perçues et vécues les transformations sociales, économiques et organisationnelles induites par la création des deux périmètres, ce documentaire offrira in fineun moyen de communication et d’interaction entre les différents acteurs impliqués.

[1]Ce programme est financé par le ministère vietnamien de l’Agriculture et du développement rural (MARD), l’Agence française de Développement (AFD) et la Banque asiatique de développement (BAsD).

[2]Selon l’acronyme anglais de PIM Participatory Irrigation Management suivant la Décision MARD No. 4579/QD/BNN-TCCB en date du 22 Décembre 2004 créant le Centre pour la Gestion Participative de l’Irrigation ou CPIM Center for Participatory Irrigation Management et esquissant un Cadre Stratégique pour le Développement de l’Approche Participative en Irrigation ;

[3]Circulaire MARD No. 65/2009/TT-BNNPTNT datée du 12 Octobre 2009 ;